Il peut-être tentant de devenir Freelance tout en étant étudiant, mais il y a toujours de nombreuses questions qui surviennent avant le grand saut.
J’ai décidé d’écrire cet article afin que celles et ceux qui hésitent encore prennent la bonne décision.
Les étudiants freelances sont de plus en plus nombreux et si vous souhaitez rejoindre cette grande tribu, j’espère que mes quelques mots répondront à vos interrogations.
Se lancer en Freelance pendant mes études : Est-ce un risque pour mon avenir professionnel ?
C’est une inquiétude naturelle que je vais faire disparaître en quelques instants.
Un freelance a bien entendu des responsabilités envers ses clients et oui, l’échec en France n’est pas encore suffisamment valorisé.
Cependant la plupart des recruteurs sont friands des “à-côtés” des études, donc c’est positif.
Pendant que d’autres indiqueront badminton et passion pour les mangas, toi tu vas pouvoir mettre en avant une expérience forte supposant une certaine résilience et capacité d’adaptation.
De plus, peut-être que tu vas prendre goût à l’entrepreneuriat et que tu vas poursuivre dans cette voie.
Dans ce cas aussi c’est tout bénéfique pour toi car l’expérience ne disparaît pas.
Ce que tu vas apprendre en devenant Freelance (et plus largement dans le fait d’entreprendre) risque d’être inoubliable, tant sur le plan des compétences que des rencontres.
Pour en revenir à la question initiale, toute action comporte des risques, mais l’inaction est dans ce cas de figure bien moins profitable.
Pour devenir Freelance, est-ce que j’ai besoin d’être expert ?
C’est une idée reçue véhiculée par de nombreux clichés.
Si tu souhaites entreprendre pendant tes études à travers le freelancing, tu n’as pas besoin d’être un expert dans ton domaine.
Est-ce qu’il faut être sponsorisé pour participer à un marathon ? Non.
Est-ce qu’il faut savoir courir pour participer à une randonnée ? Non.
Cette légende vient du rapport à l’argent, il est difficile d’imaginer être rémunéré pour une tâche sans être un professionnel aguerri dans un domaine.
Pourtant si tu donnes un cours de guitare contre quelques billets, ce qu’il te faut c’est avant tout d’en savoir plus que ton client.
La différence dans le freelancing, c’est que parfois le client est plus expert que toi, seulement il délègue une tâche (mission), simplement pour se libérer du temps.
Pourquoi des parents confient leurs enfants à un(e) étudiant(e) pendant qu’ils travaillent ou qu’ils sortent ? Parce qu’ils manquent de temps.
Est-ce que l’étudiant a un diplôme d’état en pédiatrie afin de pouvoir répondre à tous les déconvenues potentiels ? Non.
Le travail du Freelance (étudiant ou non) est de remplir une mission spécifique, bordée en amont.
Puis pour finir sur cette partie, pour devenir un expert, il faut bien commencer quelque part.
Si un client souhaite un expert, il se dirige vers un expert, c’est aussi simple que cela.
En tant qu’étudiant, vais-je avoir le temps pour devenir Freelance ?
C’est une question qui revient souvent de la part d’étudiants souhaitant devenir freelances, seulement la réponse est forcément personnelle.
C’est du cas par cas.
Si tu as déjà la tête sous l’eau avec tes études, tu risques de devenir mauvais à la fois sur tes études et sur ton activité de freelancing.
D’ailleurs, l’organisation est une clé dans l’entrepreneuriat.
Si tu es capable de séparer tes activités scolaires et professionnelles, alors c’est envisageable.
L’important étant que tes études ne souffrent pas de cette décision.
Entreprendre en freelance n’est pas de tout repos, il faut travailler intelligemment pour avoir des résultats.
Cependant ce n’est absolument pas incompatible avec une vie étudiante, mais ton temps n’est pas extensible alors il va falloir faire des choix sur la nature de tes activités extra-scolaires, afin d’avoir du temps pour construire ton jeune business.
L’idéal reste l’agenda, d’avoir un découpage des semaines avec des temps de repos (car si tu trouves qu’apprendre pendant tes études est épuisant, tu risques d’être surpris(e) par l’intensité du freelancing).
Étudiant Freelance, vaut-il mieux être généraliste ou spécialiste ?
C’est l’un de mes grands combats, faire comprendre quelque chose qui est pourtant une évidence dans tous les autres domaines…
Si tu fais la même chose que tout le monde et que l’offre est supérieure à la demande…
…alors obtenir des missions régulièrement relève de la loterie ou bien d’une réelle épopée (qui termine souvent mal).
Plutôt que de partir sur une compétence déjà acquise, surtout si elle est commune, passionne toi pour une nouvelle aussi rare que possible.
La spécialisation est la clé.
Exemple concret :
Pourquoi les soudeurs sont mieux rémunérés que les serveurs en restaurant alors que la bouffe c’est bien plus sexy que la soudure ?
Parce qu’il y a beaucoup de serveurs et peu de soudeurs.
Et pourquoi les soudeurs plongeurs (sous l’eau, pas à la vaisselle) touchent de petites fortunes comparé au soudeur non spécialisé ?
Parce qu’il y en a encore moins sur le marché.
La logique est exactement la même pour le freelancing.
Quelqu’un qui souhaite devenir freelance, avec de bons revenus et un bel avenir, autant qu’il se spécialise dès le début.
Comment déclarer mes revenus de Freelance en tant qu’étudiant ?
Comment ça, il faut déclarer ses revenus ?
Qu’importe le pays dans lequel tu exerces ton activité, il va falloir déclarer chaque centime que tu génères.
D’ailleurs ce n’est pas du revenu, mais du chiffre d’affaires (ne jamais confondre les deux).
En France il existe le statut de micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur) qui est idéal pour tes débuts si tu es résident car les charges sont vraiment faibles.
Si tu es dans un autre pays, je recommande de prendre des renseignements sur la e-résidence en Estonie, qui offre la possibilité d’ouvrir une structure à distance (et bien plus fun encore, c’est faire partie intégrante d’un monde vraiment à part).
Cela a plusieurs avantages :
- Le premier étant d’avoir un pied légal en Europe (rassurant pour tes clients).
- Le deuxième, d’être en règle avec les impôts.
- Le troisième, l’administratif est vraiment simplifié (mon rêve).
En France (encore), il existe un statut d’étudiant-entrepreneur.
Il y a de nombreuses possibilités, mais dans tous les cas il faut déclarer ses activités et l’argent qui va avec.
Faut-il mettre les études de côté pour mon activité de freelance ?
Absolument pas, sauf si c’était déjà ton projet de partir des études pour devenir freelance.
J’ai souvenir d’une conférence à l’université à Nantes, après laquelle des étudiants sont venus me voir avec cette question.
Devenir freelance en parallèle de tes études, c’est l’occasion d’essayer quasi sans risque une autre manière de vivre et de travailler.
Même si certains entrepreneurs ne jurent que par le risque absolu, avec des métaphores comme la personne qui saute d’une falaise et construit un avion pendant la descente…
Dans les faits, c’est complétement idiot.
Imagine que ton activité ne soit pas assez solide ? Retour à la case départ et tu “gâches” peut-être tes années d’études.
Ce n’est pas une décision à prendre à la légère, je recommande d’entreprendre même quelques heures par semaine, plutôt que d’entreprendre “pour” fuir les études.
Je n’ai jamais été un grand partisan des hautes études, pourtant il faut reconnaître que je ne suis pas partisan de la bêtise non plus.
Une fois que ton activité aura un avenir solide, à ce moment-là repose toi la question, pas avant.
Comment trouver mes premiers clients en tant qu’étudiant et freelance ?
Beaucoup recommandent de faire usage de son réseau, des proches et des connaissances, afin d’obtenir ses premiers clients en tant qu’étudiant-freelance.
Je recommande l’inverse.
Les premiers clients il faut aller plus loin que les amis ou les proches, pour plusieurs raisons :
- Ils ne seront pas objectifs sur ton travail (plus hard ou plus soft).
- Ce n’est pas comme ça que tu confrontes tes propositions à ton marché.
- S’ils travaillent avec toi sur la durée, difficile de savoir si c’est pour la qualité de ton travail ou par respect envers votre relation.
Il sera toujours temps de faire appel à cette carte en cas de coup dur.
Et les plateformes pour les freelances ?
De la même manière, ne pense pas qu’il suffit de s’inscrire sur une plateforme comme Malt/Upwork & autres pour faire “fortune” ou simplement pour construire un business (même petit) qui soit viable et agréable.
Je t’invite à visionner ma vidéo ci-dessous concernant les plateformes généralistes pour les freelances (ce n’est qu’un avis subjectif, au plaisir d’échanger sur le sujet).
C’est comme pour une recette de cuisine, tu dois trouver ce qui fonctionne pour toi, puis qui est répétable.
D’ailleurs, petit secret, la compétence la plus rentable des freelances… c’est la capacité à vendre.
Les freelances, étudiants ou non, qui gagnent le plus, sont ceux qui savent vendre.
Les recommandations, tes compétences principales, ton réseau, bien entendu que tout cela est important, mais c’est ta capacité à te vendre pour une mission spécifique qui fait toute la différence.
D’ailleurs si tu décides de faire ta prospection par LinkedIn, voici un article sur le sujet : Prospection sur LinkedIn, un canal pertinent ? Analyse.
Beaucoup ont le réflexe d’avoir des prix faibles pour obtenir les premières missions, puis ils osent difficilement l’augmentation des prix.
Je t’invite à découvrir par ici les 10 stratégies des freelances qui gagnent le plus, c’est cadeau.
Combien est-ce que je vais pouvoir gagner en Freelancing à côté de mes études ?
Tout va dépendre de trois facteurs :
- Ton temps disponible.
- Ta capacité à (te) vendre.
- Ta faculté à travailler dur, mais surtout intelligemment.
Je connais des étudiants entrepreneurs qui touchent une rémunération à 5 chiffres chaque mois, alors que d’autres ne se font pas 500€, voir rien du tout.
Les 3 éléments que j’indique au-dessus sont déterminants, car si construire un business rentable n’est pas de tout repos, ce sont rarement les plus compétents qui réussissent, mais les plus malins.
Souvent je constate qu’il y a un plafond de verre en freelancing (pas uniquement chez l’étudiant).
Ce plafond de verre c’est un montant psychologique qui est difficile à dépasser.
Il est différent pour chacun, mais il est couramment lié à :
- Le montant du SMIC.
- Le salaire des parents.
- La rémunération des freelances qui gravitent autour de toi.
C’est plutôt logique, la plupart considèrent inconsciemment qu’il n’est pas “juste” d’obtenir une rémunération plus importante.
Les parents triment toute leur vie, les amis galèrent… alors pourquoi avoir le droit à plus qu’eux, si vite avant d’avoir peut-être même été au bout des études ?
Ce monde n’est pas une méritocratie, sinon les personnes qui effectuent des tâches pénibles seraient millionnaires et les célébrités seraient majoritairement pauvres.
Ma conclusion sur le freelancing étudiant !
Il faut foncer.
Les étudiants ont un avantage extraordinaire sur les entrepreneurs plus “vieux”, c’est qu’ils savent apprendre.
Entreprendre, c’est apprendre tous les jours et mettre en pratique le jour suivant.
Les risques sont limités, en faisant attention à bien séparer la partie étudiant de la partie freelance, afin que les études ne subissent pas ce choix.
Créer sa propre entreprise, aller chercher ses premiers clients (et les suivants), parfaire ses compétences…
Tout cela constitue une forme d’école, une école formidable et réellement formatrice.
Etudiants, vous souhaitez devenir freelance ? Foncez, mais ne courrez pas après la facilité, vous connaîtrez des défaites cuisantes et des victoires discrètes, mais ces dernières vous appartiendront pleinement.