Réseau social : D. Trump lance sa propre plateforme ? Analyse marketing.

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Tous les médias se déchaînent sur ce nouveau scoop, le milliardaire haut en couleur Donald Trump lancerait une nouvelle plateforme de réseau social.

Donald Trump, connu pour ses coups de gueule controversés sur Twitter (il a été aussi président des Etats-unis, accessoirement), attire de nouveaux les projecteurs sur lui.

Après une année fulgurante pour Club House (et non White House), une nouvelle place est-elle encore disponible actuellement dans ce filon ?

Donald Trump n’est pas le seul à le penser, Taïg Khris lance également le sien, Albums, pour partager photos et vidéos de manière sécurisée en famille (il a également fondé Onoff, startup visant à permettre d’avoir deux numéros via une simple carte sim).

Cet article ne vise pas l’audience via une banale news. 

Ce qui m’intéresse, c’est le fond.

Explorons ensemble la crédibilité de cette news, la faisabilité technique et les atouts et inconvénients de l’ex président élu des Etats-Unis dans ce projet.

Est-ce que Donald Trump lance vraiment un nouveau réseau social ?

20minutes, Le Point, Capital, tous ces “journaux” français l’affirment (leurs confrères étrangers également).

Je souhaite coller un tweet de Donald, ici, permettant d’affirmer sa volonté de lancement d’un réseau social. Seulement le monsieur est banni du réseau social de Jack Dorsay depuis l’attaque du Capitole par ses partisans (en même temps, on est pas dans un épisode d’une série Netflix là… ce monde est fou).

Accrochez-vous.

Le 21 mars, un de ses proches conseillers annonce que sous 3 mois, Donald Trump va revenir sur les réseaux sociaux… via sa propre plateforme !

Faut-il être sceptique sur cette histoire de réseau social ?

Par respect envers nos cerveaux et notre sens critique, oui.

Cependant, de nombreuses sources se croisent et il semble que les réunions avec des acteurs de la tech s’enchaînent rapidement dans sa résidence de Mar-a-Lago.

Je n’aime pas les ragots et une autre news parle d’un lancement de chaîne télé également.

Alors que faut-il en penser ?

N’étant ni devin, ni Trump, nous partirons dans la suite de cet article sur le principe qu’il lance bien un réseau social.

Après tout, c’est un milliardaire connu pour avoir un ego quelque peu omniprésent dans cette dimension et toutes les autres… alors pourquoi ne pourrait-il pas le faire ?

Coup marketing, coup de génie ou coup de bluff ?

Le septuagénaire est connu (du moins celui-ci) pour des initiatives d’investissement très variées, du sport au casino en passant par une école immobilière.

Ce qu’il y a de certain, c’est que son bannissement de Twitter et les récentes déclarations concernant la création d’un réseau social participent activement à un effet Streisand.

Pour rappel, l’effet Streisand fonctionne comme ceci (simplement) :

  • Vous voulez empêcher une information d’être diffusée.
  • Elle circule d’autant plus vite.

Le fait que Donald Trump n’annonce pas lui-même ce lancement participe à la sensation de rumeur, ce qui accélère sa propagation sur le net (et probablement dans la presse plus traditionnelle).

Ensuite, sa création de réseau est intimement liée à son bannissement de la plateforme Twitter, ce qui rend la situation un peu loufoque… et les gens aiment ça.

Admettons que certains détestent, voyant dans cette démarche une action purement égocentrique… cela reste une émotion.

Gardons toutes et tous en tête que l’émotion, positive comme négative, favorise le volume des échanges.

Qu’importe le projet de Donald Trump, cette histoire de réseau social a de belles chances de faire encore parler d’elle. Un coup de bluff n’apporte rien de particulier, alors je mise davantage sur un coup marketing, si ce n’est un coup de génie vu le personnage.

Je ne porte pas D.T dans mon cœur, reste que sur la communication, il (ou ses équipes) ont du niveau.

Donald Trump banni de Twitter, malgré ses 88 millions d’abonnés !

L’ex Président est surtout connu sur les réseaux sociaux grâce à la plateforme Twitter.

Pendant toute sa campagne pour les élections (également pendant son mandat), il a été l’objet de nombreuses polémiques via ses déclarations sur Twitter.

Au-delà des polémiques, ce n’est pas moins de 88 millions de personnes qui suivaient ses tweets au quotidien.

Cependant après l’assaut du capitole par ses partisans le 6 janvier, durant lequel Mr Trump incite clairement les manifestants à prendre des positions “fortes”, Twitter décide de le bannir considérant qu’il ne respecte pas leurs conditions d’utilisation (vous savez ce long document que personne ne va prendre le temps de lire).

C’est une première aux Etats-Unis, sachant que Donald était encore le président en place à ce moment là.

Les 3 atouts de Donald Trump pour lancer un réseau social ?

Donald Trump n’est pas un inconnu.

La difficulté d’un lancement de produit est substantiellement liée à la communication autour de ce dernier (même si la meilleure des communications doit venir de vos utilisateurs).

Lorsque vous vous appelez Donald Trump, Lady Gaga, Bill Gates ou que vous portez un autre patronyme connu, plusieurs choses sont inéluctables :

  • Vous allez avoir des médias pour couvrir l’événement (voir en amont).
  • Les blogs vont se faire plaisir (la preuve avec cet article, même s’il a un angle marketing).
  • Vous avez des relations qui pèsent et qui monopolisent leurs propres communautés pour vous.
  • Vous avez probablement davantage de moyens financiers.

Ajoutez à cela les fans du bonhomme (aka 88 millions de fans sur Twitter avant de se faire bannir, sans parler de ceux qui ne sont pas sur Twitter)…

Ce cocktail risque d’accroître fortement la notoriété de votre produit.

Milliardaire, il a les moyens de ses ambitions !

L’argent, l’argent… toujours l’argent.

Cependant, c’est un atout majeur si vous travaillez avec les bonnes personnes, puisque c’est un levier pour :

  • La publicité en ligne.
  • Toujours de la publicité, mais hors ligne.
  • Le recrutement d’équipes qualifiées.

Lorsque vous savez ce que réalisent des petites tribus sans aucun moyen financier, imaginez…

Attention cependant, un budget conséquent n’est en aucun cas une garantie de succès, sinon nous aurions 15 Google, 10 Facebook, et 5 Tesla dès demain (tenant compte du nombre de milliardaires qui existent).

Ce n’est pas une martingale, la création et la promotion d’un produit, c’est un peu plus technique.

Ce n’est pas la première fois qu’il réalise l’improbable.

J’ai souvenir de deux histoires, racontées dans un documentaire diffusé sur Netflix :

  • Il voulait un bâtiment bien spécifique dans New York et les cartes ne jouaient pas en sa faveur. Avec patience et acharnement, il finit par l’obtenir.
  • Autre point, il récupère le chantier de la patinoire Wollman dans Central Park alors que le chantier accusait une fortune en travaux (et en retards). Il termine le projet en… 3 mois.

Il n’est pas connu pour faire dans la demi-mesure et l’improbable est devenu son fer de lance.

Même si de nombreuses tentatives immobilières se sont soldées par de cuisants échecs (voir le casino Taj Mahal à Atlantic City), n’est-ce pas là le lot de tous les entrepreneurs et de toutes les entrepreneures ?

On a beau faire la liste des échecs d’un personnage public comme lui, le fait est qu’historiquement, le pourcentage de la population américaine qui accomplissent les mêmes prouesses que Donald est faible voir quasi proche de zéro…

Alors un réseau social ? Je ne suis pas si inquiet que ça sur la véracité de cette histoire.

Les 3 défauts de Donald Trump concernant son projet de plateforme ?

Est-ce que ses détracteurs seront utilisateurs du réseau social ?

C’est un personnage tranchant et donc il a de nombreux détracteurs.

Bien davantage que le fondateur classique d’un réseau social.

Le risque lié à ses détracteurs c’est que les personnes qui ne votent pas pour Trump considèrent qu’ils n’ont rien à faire sur ce réseau. Cela semble bête, mais cela limite les possibilités.

Il faut absolument qu’il ne soit qu’un tremplin pour sa plateforme et non qu’il l’incarne, sous peine d’avoir un réseau insuffisamment neutre. 

Une absence évidente d’expérience dans les projets IT.

Donald a beau avoir de l’expérience d’investissement dans de nombreux domaines, l’IT ce n’est pas son fort.

D’ailleurs, si c’était le cas, aurait-il fixé cette deadline des 3 mois ?

Ne vous y trompez pas, il doit probablement avoir une foule d’experts derrière lui, ce qui compense partiellement.

De plus, la société qui accepte de faire ce développement s’engage probablement elle aussi sur une faisabilité du projet. Seulement en travaillant pour quelqu’un comme lui, est-ce qu’ils n’étaient pas prêts à dire “oui” à tout ?

Un réseau social doit être user-centric et non founder-centric.

Pour moi c’est le risque le plus élevé, que j’évoque partiellement sur le défaut numéro un d’ailleurs.

Ce qui fait qu’un média social cartonne, c’est que les utilisateurs aiment ce dernier et l’utilisent régulièrement, pour ne pas dire quotidiennement.

Pour obtenir de tels résultats, il y a un travail important sur l’UX, l’UI et plus largement sur la proposition de valeur.

Si c’était simple, la mode serait de nouveau le lancement de réseaux sociaux.

De fait, le danger pour son projet, c’est qu’il développe une plateforme en étant concentré sur ses besoins et envies (ego, founder-centric), plutôt que sur ceux de ses utilisateurs (écoute, user-centric).

Après, je doute concrètement qu’il dirige lui-même la partie produit.

Mon avis d’ancien développeur sur son nouveau projet !

3 mois ? C’est la deadline annoncée par ses conseillers.

Seulement un projet de développement, ce n’est pas une randonnée urbaine, l’improvisation est systématiquement coûteuse (en maintenance, en délais de développement, en UX etc…).

Il a beau avoir le budget, si le projet de réseau social de Mr Trump ne démarre que maintenant, cela risque d’être complexe de sortir un MVP (Minimum Viable Product) en 3 mois.

Une phrase connue qui me fait toujours autant sourire, l’idéale métaphore pour les projets de développement : “Vous pouvez travailler avec 9 obstétriciens, une grossesse ne se réalise pas pour autant en 1 mois.” !

Si la culture startup habitue nos yeux de simples mortels à voir sortir de terre des produits en moins de 3 mois, il y a un effet pervers au budget…

Je m’explique.

Lorsque vous n’avez rien, vous n’avez rien à perdre et l’imperfection est bien plus acceptable.

Lorsque vous avez du budget et une réputation à tenir, vous voulez le must du must.

Vous payez des experts pour leurs compétences, pour in fine vouloir le beurre et l’argent du beurre : un produit parfait, une rapidité de développement hors du commun.

Sauf que des équipes expertes (payées une fortune), à moins que le mot d’ordre de départ soit “Sortez un MVP, c’est la priorité”, auront naturellement tendance à vouloir répondre avant tout au cahier des charges (légitime, non ?).

Puis personne ne souhaite être l’équipe qui échoue avec un client pareil…

Donc naturellement, une tension extraordinaire s’installe, créant de fait une distorsion brutale entre l’idée de départ et la volonté finale du client (qui sans nul doute évolue plus la deadline se rapproche).

Mon avis d’entrepreneur sur son envie de réseau social.

Il n’y a pas de bon moment pour lancer un réseau social.

Rien de plus facile à posteriori de parler de momentum, de timing etc… Cependant ceux qui ne font rien, n’obtiennent rien (ou les miettes de celles et ceux qui entreprennent).

Facebook ? C’est idiot, Myspace est déjà numéro un, aucune chance.

Instagram ? Pourquoi faire puisque Facebook a le monopole.

Snapchat ? Aucune chance, Instagram domine le RS visuel.

TikTok ? Une sorte de Snapchat pour des utilisateurs sans budget ? Inutile…

etc.

Certains diront qu’avec la hype autour de ClubHouse, c’est surement le pire moment pour lancer un nouveau réseau social.

Seulement c’est ignorer l’histoire que de penser de la sorte, de plus il faut tenir compte que Donald Trump ne part pas de zéro et qu’il a des millions d’utilisateurs d’avance… Ce n’est pas anodin.

Cet ex-Président a su démontrer qu’il est capable de rassembler (cela me fait mal d’écrire cette phrase) et de parler le même langage que sa cible.

Il a beau avoir des projets démesurés, que vous l’aimez ou non, il faut lui reconnaître une capacité (pas uniquement financière) folle à atteindre ses objectifs.

Un exemple de la variété de ses investissements ? Si vous ne le saviez pas, D. Trump a été propriétaire des programmes Miss Univers, Miss USA et Miss Teen USA pendant plusieurs années.

Ce n’est pas simplement un magnat de l’immobilier.

Mon avis d’expert marketing sur le futur réseau social de Donald Trump

Il a de son côté la notoriété, le budget et probablement une tripotée de fans compétents (statistiquement…).

Lorsque vous pouvez mettre de votre côté une équipe solide, rien n’est impossible.

La véritable question est : Est-ce que l’ex président Donald Trump va construire la bonne équipe pour son projet ?

Aujourd’hui, entre la publicité (il doit pouvoir se le permettre), les médias qui suivent le moindre de ses mouvements et ses fans “politiques”, il a de sérieuses cartes de son côté.

De là à construire le futur des réseaux sociaux, j’en doute sincèrement.

Partir avec de meilleures chances est une chose, mais comme toujours c’est le marché qui décide.

Moment détente, imaginons le nom du réseau social de Donald Trump !

Je ne sais pas vous, mais je trouve amusant d’imaginer le nom de la plateforme.

Il est peu probable que mes idées soient retenues par le 45 président des Etats-Unis (et navré pour votre désarroi, non ce n’est pas un lecteur assidu du blog Webmarketing-Ravage).

Top 10 des noms pour la plateforme RS de Donald Trump

  • American-First
  • Liberty
  • TheWall (j’ai honte, mais j’ai ri)
  • Trumpter
  • RealNews
  • TruePlace
  • ThePatriot
  • SocialTower

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